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La coupole d'Helfaut

Construit en grande partie en souterrain dans un complexe d'anciennes carrières de silex (dilluvium d'Helfaut), de sable (Sable du Landénien) et surtout de craie situé près des villes d'Helfaut et de Wizernes, dans un des versants de la Vallée de l'Aa, sous le « Plateau d'Helfaut » ce site a été conçu pour être un lieu imprenable de production, de stockage et de lancement pour les fusées V2. L'emplacement a été choisi non loin d'un canal (canal de Noeufossé, venant du bassin minier et se jetant dans l'Aa canalisée à Arques et rejoignant Dunkerque), desservi par plusieurs routes et une voie ferrée, et avec sable et ciment disponibles sur place.

Les travaux, commencés en octobre 1943, ont été réalisés par des travaux forcés de prisonniers, sous la direction de l'organisation Todt qui avait la charge d'édifier rapidement des « constructions spéciales » (« Sonderbauten ») à même de protéger les déploiements des nouvelles armes nazies. L'objectif était de construire rapidement un bunker capable de menacer la ville de Londres située à 200 kilomètres au nord-ouest et de remplacer le prédécesseur de la Coupole qui était le Blockhaus d'Éperlecques, ce dernier s'étant avéré trop vulnérable au bombardement aérien.

Des tunnels ferroviaires ont été creusés sous terre pour permettre aux pièces de fusée d'être apportées sans risque à l'intérieur. Au total plus de 6 kilomètres de galeries ont été creusés par les prisonniers soviétiques afin de stocker les fusées à 42 m de profondeur. Une usine de carburant d'oxygène liquide a également été construite pour compléter le stock provenant du redéploiement du site d'Éperlecques. Des casernes souterraines ainsi que des zones administratives ont aussi été creusées et renforcées par du béton.

En janvier 1944, un énorme dôme de béton d'un diamètre de 71 m et épais de 5 m, pesant environ 55 000 tonnes fut construit. C'est cette coupole qui a donné son nom au site.

Les ingénieurs nazis ont pu construire cette immense structure en béton armé en le coulant directement sur la craie qu'ils avaient préalablement taillée en forme concave pour en faire un moule. Une fois en place, la craie située en dessous de la coupole fut excavée. Sous cet espace, une deuxième couche de béton a été coulée, augmentant ainsi la résistance aux bombes.


Moteur de V2Directement sous cette structure, une vaste salle hexagonale de 21 m de haut a été créée afin d'accueillir l'usine de production des fusées. Une fois assemblés et remplis de carburants, les V2 étaient déplacés à l'extérieur et mis à feu à la cadence maximale théorique de 50 toutes les 24 heures.

La résistance française a informé les Anglais du potentiel dévastateur de La Coupole peu après que sa construction ait commencé. Les premières tentatives pour la détruire n'ont cependant pas eu lieu avant mars 1944. À cette date, le dôme protecteur avait déjà été terminé. Au cours des cinq mois suivants, 3 000 tonnes de bombes alliées ont été larguées sur l'installation, criblant le plateau d'Helfaut de cratères, mais sans succès. Aucune bombe n'atteignit l'usine de production bien à l'abri sous terre. Toutefois une bombe Tallboy de 5 tonnes endommagea la craie environnante mais le dôme est resté intact.

Le site a été fermé en juillet 1944 avant qu'il n'ait été terminé et avant qu'il n'ait mis à feu la moindre fusée. Hitler a ordonné son abandon et les prisonniers soviétiques ont été mis dans des trains et renvoyés en Allemagne. Les prisonniers n'ont jamais été retrouvés."

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